Jayapura, Jubi – Le professeur du département de politique et de gouvernement de la faculté des sciences sociales et politiques de l’Universitas Gadjah Mada, Arie Ruhyanto, Ph.D, a dit que l’expansion régionale en Papouasie a deux objectifs, à savoir des objectifs institutionnels et relationnels. Ces deux objectifs ont des impacts positifs et négatifs sur le peuple papou.
C’est ce qu’a dit Arie lors d’un webinaire intitulé “DOB Papua : Studi dan Riset ?” (Nouvelle région autonome en Papouasie : L’étude et la recherche ?) organisé en ligne par l’Association des étudiants papous en Allemagne
Les résultats de ses recherches ont permis à Arie d’expliquer que, sur l’objectif institutionnel, l’expansion régionale accroît le développement équitable et améliore les services publics. Selon lui, cela a plusieurs impacts positifs, notamment la réduction de l’isolement et l’amélioration des services publics et du développement dans les régions éloignées.
« Il faut reconnaître que le nombre des vols augmente, y compris vers les zones montagneuses de Papouasie. Les billets d’avion sont également de moins en moins chers. Dans le passé, de Timika à Asmat, le prix d’un billet d’avion pouvait atteindre 1,5 million de roupies indonésiennes. Aujourd’hui, le prix du billet n’est plus que de 750 000 de roupies indonésiennes. On peut donc dire que le développement est là », a-t-il expliqué.
Cependant, Arie a présenté des résultats concrets qui ont montré que l’expansion régionale avait plusieurs impacts négatifs, principalement liés au développement limité qui n’était concentré que dans les grandes villes et les fonds de chaque région qui ne sont pas utilisés correctement. Ces éléments conduisent finalement à des écarts de développement et à une baisse de la qualité des services publics dans les régions éloignées, voire à leur absence totale.
« Le développement n’est concentré que dans la capitale de la régence. Même après quinze ans de l’expansion régionale, la condition des districts en dehors de la capitale de régence n’est pas différente de celle d’avant l’expansion régionale. Seules les capitales de régence ont connu des améliorations grâce à l’expansion régionale. Les habitants d’Ilaga, par exemple. Jusqu’à présent, ils dépendent encore de l’eau de pluie comme source d’eau potable et l’électricité n’a pas pu être allumée pendant 24 heures. Et il y a quinze ans que la division régionale a été effectuée pour former une nouvelle régence », a-t-il précisé.
Du point de vue relationnel, Arie nous informe que l’expansion régionale vise à satisfaire les élites gouvernementales et la politique démographique. Selon lui, cela a un impact positif car cela permet aux Papous indigènes (Orang Asli Papua/OAP) d’obtenir des postes au sein du gouvernement et de gérer leurs propres fonds de développement dans leur région.
« Bien que dans la loi sur l’autonomie spéciale, seuls le gouverneur et le vice-gouverneur soient tenus de faire partie de l’OAP. Aujourd’hui, de plus en plus d’OAP deviennent des fonctionnaires, voire des régents », a-t-il rappelé.
Cependant, au fil du temps, selon Arie, cet objectif relationnel a amené de nombreux fonctionnaires à commettre des actes de corruption et de népotisme, le fossé entre les communautés d’immigrés et les OAP s’est creusé, et des menaces sont apparues pour la population et la culture des OAP.
De son côté, le président de l’association des étudiants papous en Allemagne, Reza Rumbiak, a dit que les jeunes académiques papous et le grand public pourraient considérer l’expansion régionale sous l’angle des études et de la recherche au profit du peuple papou.
« En voyant nos camarades étudiants de Papouasie qui sont descendus dans la rue et ont exprimé leur opinion sur l’expansion régionale, nous, les étudiants papous à l’étranger, avons réfléchi à la contribution que nous pouvions apporter, notamment en offrant des forums comme ce webinaire », a-t-il confié. (*)
