Timika, Jubi – Le tribunal de Timika a entendu mardi (6/6/2023) les verdicts de quatre civils accusés du meurtre et de la mutilation de quatre habitants de Nduga dans la régence de Mimika. Les quatre accusés ont été condamnés à des peines de prison de durée différente.
Les quatre accusés civils dans le meurtre et la mutilation des quatre résidents de Nduga sont Roy Marten Howay (dossier numéro 8/Pid.B/2023/PN Kota Timika), Andre Pudjianto Lee ou Jainal ou Jack, Dul Umam ou Ustad ou Umam, et Rafles Lakasa ou Rafles (dossier numéro 7/Pid.B/2023/PN Kota Timika). Les deux affaires ont été examinées par un panel de juges présidé par Putu Mahendra, avec les juges membres M. Khusnul F. Zainal et Riyan Ardy Pratama.
Le meurtre et la mutilation de quatre habitants de Nduga qui ont eu lieu dans l’Unité d’établissement (Satuan Pemukiman/SP) 1, district de Mimika Baru, régence de Mimika, le 22 août 2022. Les quatre victimes du meurtre et de la mutilation étaient Arnold Lokbere, Irian Nirigi, Lemaniel Nirigi et Atis Tini.
En lisant le verdict, le panel de juges a déclaré qu’il avait été prouvé de manière légale et convaincante que les quatre défendeurs avaient commis ensemble un meurtre avec préméditation, comme le stipule l’article 340 en conjonction avec l’article 55, paragraphe 1, numéro 1 du Code pénal, ce qui constituait le chef d’accusation principal et le deuxième chef d’accusation unique du procureur.
Cependant, le panel de juges a imposé des peines de prison différentes aux quatre défendeurs. Rafles Lakasa a été condamné à 18 ans d’emprisonnement moins la période de détention. Les trois autres défendeurs ont été condamnés à la prison à vie.
La peine de Rafles a été allégée parce que le panel de juges a considéré que Rafles avait reconnu sa culpabilité et exprimé des regrets pour avoir tué et mutilé les quatre victimes. Rafles a également présenté ses regrets aux familles des victimes.
Le panel de juges a indiqué que les actes des quatre défendeurs avaient coûté la vie à quatre victimes, laissé de profondes blessures aux familles des victimes, causé des troubles et des perturbations à grande échelle dans la société, et perturbé la stabilité et la sécurité à Timika.
Le panel de juges a trouvé les défendeurs légalement et de manière convaincante coupables d’avoir commis les crimes de participation à un meurtre avec préméditation et de participation à un incendie criminel. Le panel de juges a ordonné le maintien en détention des accusés.
Après avoir lu le verdict, le panel de juges a donné aux défendeurs un délai de sept jours pour faire appel de la décision. Les avocats des quatre défendeurs ont répondu qu’ils réfléchiraient avant d’interjeter appel.
Après le procès, Gustaf Kawer, avocat des familles des victimes de la Coalition pour l’application de la loi et les droits de l’homme en Papouasie, a dit que la décision du tribunal de Timika était complète et conforme à l’acte d’accusation et aux preuves qui sont apparues au cours de l’audience.
« Il y a concordance entre les témoignages, les résultats des autopsies, les témoignages des experts et les preuves. Ces éléments prouvent que les quatre défendeurs ont été impliqués dans l’affaire depuis la planification, l’exécution (du meurtre), le déversement du corps de la victime dans la rivière, l’incendie du véhicule et la distribution de l’argent », a expliqué Kawer à Timika samedi soir.
Kawer a ajouté que les familles des victimes ont également accepté le verdict du panel de juges qui a condamné Rafles Lakasa à 18 ans de prison. « La décision de juges d’alléger la peine de Rafles par rapport à ses actes a aussi satisfait les familles des victimes », a-t-il ajouté.
Kawer a apprécié tous ceux qui ont supervisé l’affaire du meurtre et de la mutilation jusqu’à son terme. Il a espéré que ni le procureur ni les avocats des accusés ne feront appel de ce verdict.
« La peine prononcée est la peine maximale. Les procureurs et les accusés devraient accepter le verdict et compatir avec les familles des victimes », a indiqué Kawer.
Jhon Pasaribu, l’avocat de Rafles Lakasa, a dit que le panel de juges a réduit la peine de Rafles parce qu’il a reconnu ses actes et s’est excusé auprès des familles des victimes. Jhon a laissé à Raffles le soin de décider de faire appel ou non.
« Je ne peux pas forcer mon client à faire appel ou non. C’est à lui de décider », a dit Jhon à Jubi.
Verdict du tribunal militaire
L’affaire du meurtre et de la mutilation de quatre habitants de Nduga à Mimika a attiré l’attention du public parce qu’elle impliquait six soldats de la brigade d’infanterie Raider 20/Ima Jaya Keramo. Ils ont été jugés séparément par le tribunal militaire supérieur III de Surabaya et le tribunal militaire III-19 de Jayapura.
L’un des six soldats est le major d’infanterie Helmanto Fransiskus Dakhi, dont le cas a été examiné par un panel de juges au tribunal militaire supérieur III de Surabaya. Lors d’un procès au tribunal militaire III-19 de Jayapura, le 24 janvier 2023, le panel de juges dirigé par le juge en chef, le colonel Sultan, avec le colonel Agus Husin et le colonel Prastiti Siswayani, a déclaré Helmanto coupable de meurtre avec préméditation et l’a condamné à l’emprisonnement à vie et à la révocation de l’armée de terre.
Les cinq autres soldats de la Brigade d’infanterie raider 20/Ima Jaya Keramo Raider qui sont également accusés dans l’affaire de meurtre et de mutilation sont le capitaine d’infanterie Dominggus Kainama (décédé le 24 décembre 2022 à cause d’une maladie cardiaque), le soldat en chef Pargo Rumbouw et les soldats de 1ère classe Rahmat Amin Sese, Rizky Oktaf Muliawan, et Robertus Putra Clinsman.
Le 16 février 2023, le panel des juges du tribunal militaire III-19 de Jayapura a déclaré les quatre accusés coupables de meurtre avec préméditation. Le panel de juges présidé par le colonel Rudy Dwi Prakamto a condamné Rahmat Amin Sese et Risky Oktav Mukiawan à la prison à vie, assortie d’une peine supplémentaire de révocation de l’armée de terre. Robertus Putra Clinsman a été condamné à 20 ans de prison et Pargo Rumbouw à 15 ans de prison. Tous deux ont également été démis de leurs fonctions au sein de l’armée de terre.
Le major d’infanterie Helmanto Fransiskus Dakhi a fait appel de la décision. Le 12 avril 2023, le panel des juges d’appel du tribunal militaire supérieur de Surabaya III a annulé la décision du panel des juges du tribunal militaire supérieur de Surabaya III du 24 janvier 2023.
Le panel des juges d’appel a déclaré que Helmanto n’avait été reconnu coupable que d’avoir commis un meurtre conjointement suivi, accompagné ou précédé d’un acte criminel dans l’intention de faciliter la possession de biens obtenus illégalement. La peine d’Helmanto a été réduite de l’emprisonnement à vie à 15 ans d’emprisonnement. Il a toutefois été révoqué de l’armée de terre. (*)
